vendredi 18 mai 2018

[CD] Rattus ReLIVEd

Edition Compact Disc du concert de novembre 2007, au Roundhouse

Pour nous en France, il y a deux façons d’aller voir jouer les Stranglers. Tout d’abord, il suffit de les suivre à domicile. Le groupe a régulièrement tourné dans l’hexagone ces dernières années et il est facile de trouver une ou plusieurs dates. Avec le temps, l’aura sulfureuse du groupe a laissé place à un enthousiasme grisonnant, porteur, côté public, d’une touchante et sincère nostalgie. Voir les Stranglers chez nous, c’est aussi l’occasion de retrouver des visages qui parfois se font rares, voire qui se perdent. Il y a, au fil des années, presque une dimension familiale et un sentiment de retrouvaille vis-à-vis de cette formation devenue légendaire !  Avec le temps, zéro risque au premier rang et bonne ambiance garantie près du bar pour les moins remuants !
Et puis pour les plus aventureux, ceux qui désirent retrouver le groupe outre-manche, il y a aussi et surtout l’autre saison. Celle qui se dispute avec la régularité d’un métronome chaque année au mois de mars. Une tournée « championnat » d’un mois qui voit des salles pleines comme un œuf accueillir les Stranglers.

Changement de format, changement de décors, changement d’ambiance ! Le groupe se déploie alors sur ses terres. « Waltzinblack » peut à nouveau retentir et ouvrir les travaux d’un rituel musical qui, chaque année passant, réunit toujours plus de monde. Nous ne sommes plus en France ou ailleurs en Europe. Nous sommes bien chez les Stranglers. Prêts pour une quasi célébration communautaire dont la dimension fusionnelle, le lien d’appartenance et le sentiment de fierté collective n’a peut-être pas d’équivalent sur une période aussi longue !

En marge de cette traditionnelle saillie printanière et en dehors des habituels festivals, le groupe s’offre peu d’escapades insolites. Mais le 4 novembre 2007, ils accepteront de déroger à leurs repères, en commémorant, trente ans plus tard, une séquence glorieuse de leur lointain passé.

Comme pour défier le temps qui passe et battre en passant un record d’affluence, le groupe décide alors de jouer à la Roundhouse de Londres, afin de célébrer cette fameuse série de concerts qui les vit battre le record de soirées « sold out » au sein de cette célèbre arène londonienne. Une salle surprenante  construite en 1847 sous la forme d'une rotonde et contenant à son origine une plaque tournante ferroviaire ! Devenue salle de spectacle au milieu des années 60, la Roundhouse a reçu la visite des Stranglers au mois de novembre 77 pour cinq concerts successifs, battant ainsi les Who et les Rolling Stones en terme d’affluence sur le même site ! Trente ans plus tard, le groupe est au rdv, face à une jauge remplie jusqu’à la gueule.


Invité par une amie fan du groupe, je pars donc rejoindre, le temps d’une soirée, non pas des camarades du rail mais le groupe et sa base de fans la plus irréductible pour ce concert exceptionnel. Premiers signes annonciateurs, l’hôtel où je séjourne héberge des fans venus d’Ecosse comme du Pays de Galles ! Sur place, les bars se remplissent de tee shirts bien connus. Dans la salle, des familles au complet se promènent tranquillement avant le déclenchement des hostilités. Je ressens immédiatement le changement de cadre. Je vais vivre ce soir « quelque chose autrement » avec  y compris un troublant petit frisson de solitude au milieu de tout ce peuple en noir.

Pas de « Waltzinblack » (logique pour l’époque) et déjà bourdonne le célèbre « triturage » de basse pour annoncer « No more heroes ». Gentiment installé aux avant-postes, je me retrouve rapidement éjecté par la première vague. Etonné par la dimension physique du concert, peu présente en France, je me laisse porter par cette houle compacte, puissante mais jamais hostile. Les titres s’enchaînent rapidement : « Ugly », « Bring on the nubiles », « Dead ringer », « Sometimes », « Dagenham Dave » et « Hanging around » vont conclure rageusement cette première séquence. Conclure car les claviers de Dave vont s’enrhumer et laisser durer, pendant près de 20 minutes, un suspens relativement angoissant pour la salle. Une fois réparé ou colmaté, le groupe reprend toute la set list depuis le début et nous gratifie ainsi d’un nouveau concert ! Jusqu’à une nouvelle panne des synthés qui fait craindre cette fois le pire…Heureusement, Les Stranglers, avec l’humour et le flegme qui caractérise si bien nos amis britanniques, reprennent la main (celles de Dave en particulier) et finissent par reprendre le concert. Il faut préciser que celui-ci faisait aussi l’objet d’un enregistrement vidéo pour la sortie en dvd de l’évènement. Dans la foulée, le groupe distribue trois calottes à son public (« 5 minutes », « Bitching » et « Burning up time »), question de bien nous ramener aux réalités sonores de la Roundhouse. Puis vient le temps d’un petit doublon qui ne calmera nullement la salle (« I feel like a wog » et « Straighen out ») et qui d’ailleurs accouchera d’une autre double salve de JJ (« Something better change » et « London lady ») qui n’arrangera rien en termes d’ambiance survoltée. Pas de temps mort, pas de fioritures, pas d’accalmie. Le groupe telle une « gatling » encore fumante, clôt le concert avec « Peaches » en guise de cartouche d’adieu. Deux doubles rappels seront donnés, d’abord avec « Grip » et « Go buddy go » puis pour terminer « Spectre of love » et « Duchess ».

Les cheveux soignés à la bière et les pieds en miettes, je repars « sonné » et admiratif. Un peu groogy par les déferlantes de la set list, je sors de ce chaudron avec le noble sentiment du devoir accompli. Faire partie, le temps d’un soir, de cette étrange communauté d’hommes et de femmes qui honorent à chaque fois le vol du corbeau.


L’édition en CD de ce concert (après le pressage vinyl),  restitue parfaitement toute l’agressivité sonore du groupe. Dense, parfois brutal mais jamais bâclé ou grossier, cet enregistrement rappelle toute la férocité scénique des Stranglers. C’est frontal, physique et sans retenue. Petite pensée émue aussi pour Jet qui pilonne sans jamais sombrer dans du bûcheronnage Concis et puissant, précis et régulier, que demander de plus à celui que les Stranglers considéraient comme l’ancre du groupe ?


Un concert vécu par Stéphane.
***

Pistes:
1. Ugly / 2. Bring On the Nubiles / 3. Dead Ringer / 4. Sometimes / 5. Dagenham Dave / 6. Goodbye Toulouse / 7. Hanging Around(Song stopped and restarted… more ) / 8. No More Heroes / 9. Ugly / 10. Bring On the Nubiles / 11. Dead Ringer / 12. Sometimes / 13. Dagenham Dave / 14. Goodbye Toulouse / 15. Hanging Around / 16. 5 Minutes / 17. Bitching / 18. Burning Up Time / 19. I Feel Like a Wog / 20. Straighten Out / 21. Something Better Change / 22. London Lady / 23. Peaches 

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Te lire est un plaisir, je t embrasse youp la boum ! Feline

Stranglers France a dit…

Féline, je fais passer le message de la part de Stéphane: il te remercie pour ton commentaire.

Bladerunner a dit…

Merci pour ce partage.
Effectivement, vu la set list concert exceptionnel!!!!

Anonyme a dit…

salut a tous
ou trouver cette perle " RattusRelived"
et ou le commander
je ne trouve pas
merci
meninblack votre Janpi.r

fakor a dit…

Janpi, tu peux le trouver sur le site officiel du groupe dansla boutique en ligne ;)